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Accident à l’étranger: à l’aide!

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Mi-mars, je suis tombée en Bosnie-Herzégovine, à 1500km de chez moi, et je me suis fait très mal: mon nez s’est retrouvé cassé, mon arcade sourcilière droite s’est ouverte et mon visage était complètement en sang. Un mois après cet accident, je reviens sur cet épisode qui m’a marquée (au visage et à vie).


À l’origine… une chute

C’était un dimanche midi, et avec Julien nous étions prêts à reprendre la route, nos gros sacs sur le dos. Problème: nous nous trouvions en plein centre-ville de Banja Luka et il nous fallait trouver un moyen pour sortir de cette ville – afin de rejoindre un axe routier au nord de la ville, et avoir une chance d’arrêter des voitures en autostop. Ce jour-là, il pleuvait légèrement et il n’y avait pas vraiment de transports disponibles (la faute aux horaires restreints du dimanche!). Après avoir attendu, en vain, un bus pour nous sortir de là, nous avons décidé presque contraints de marcher une bonne heure pour rejoindre la route ciblée. Je ne me rappelle plus très bien pourquoi j’ai chuté: une montée de stress? Le rythme de nos pas qui s’est subitement accéléré? Une faute d’inattention? Sans doute un peu des trois. Tandis que mon pied droit se bloquait dans une interstice entre deux dalles de béton, mon corps et particulièrement ma tête sont tombés vers l’avant. Impossible de retenir mon corps avec mes bras, empêchés par les lanières de mon petit sac accroché devant moi: ma tête a donc tapé le sol en premier. Et ça a fait très mal: mon arcade sourcilière droite s’est ouverte, mes lunettes (qui ne se sont même pas cassées!) ont fait pression sur l’os du nez qui s’est fracturé, le sang s’est mis à gicler… Je me souviens juste avoir crié, paralysée par la douleur tandis que Julien, d’abord sidéré puis légèrement paniqué, essayait de trouver une solution…

La prise en charge par les secours

Avec l’aide de deux passants parlant (un peu) anglais, les secours ont été appelés et mes plaies ont pu être nettoyées grossièrement avec des mouchoirs. Il y a même un vieux monsieur qui, bien qu’il ne parlait pas du tout anglais, n’a pas hésité à retirer son chandail pour me faire un coussin « confortable ». Il s’est même accroupi à côté de moi, m’a tenu la main en répétant « sve je dobro » (tout va bien) tout en soufflant dedans pour la réchauffer… Ce beau geste d’entraide et de sympathie restera longtemps ancré dans mes seuls souvenirs de cet accident. Et finalement, après 5 bonnes – et interminables – minutes, une ambulance est arrivée. La prise en charge n’a pas été des meilleures ni des plus rapides, les 4 secouristes déconcertés nous ayant d’abord posé plusieurs questions (« est-ce que Madame est mariée à Monsieur? Est-ce que Madame a ses papiers sur elle? ») avant de me faire asseoir dans l’ambulance et de commencer à nettoyer mes plaies à l’alcool. J’ai donc été emmenée aux urgences de l’hôpital de Banja Luka où une infirmière et un médecin, qui parlaient relativement bien anglais, m’ont recousu l’arcade en 6 points. L’opération s’est faite sous anesthésie locale et je me suis totalement laissée faire malgré l’angoisse et la douleur. Une fois la peau recousue, le médecin nous a tendu le compte-rendu de l’opération et nous a dirigé vers un ORL dans un autre hôpital de la ville, l’ambulance a donc été rappelée.

La suite de ma mésaventure s’est drôlement enchaînée: après avoir été trimbalés de services en services pour trouver l’ORL de garde (c’était un dimanche!), je suis passée aux rayons X pour confirmer un diagnostic de nez cassé. La manipulatrice radio, qui ne parlait pas un mot d’anglais, a mimé trois fois un ventre rond pour s’assurer que je n’étais pas enceinte afin de procéder aux rayons. Après confirmation du diagnostic, l’ORL m’a donc placée dans chaque narine des mèches imbibées d’iode qui m’ont empêchée de respirer (et surtout de dormir!) pendant deux jours. Après paiement et récupération des reçus, j’ai été déchargée de l’hôpital. Julien, soucieux de mon état, a fait appeler un taxi pour pouvoir rejoindre notre ancien hôte qui, tenu au courant de mon accident, a accepté sans problème de nous héberger une nuit de plus à Banja Luka.

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L’évolution

La prise en charge par l’assurance

Nous avons appelé dès le lendemain notre assurance Chapka pour les informer et poser quelques questions quant au remplissage de la déclaration en ligne afin de se faire rembourser les frais médicaux:

  • Est-on obligés de fournir les billets d’avion aller/retour du pays où l’accident a eu lieu alors que nous n’en avons pas?

Une photocopie du tampon d’entrée du passeport suffit

  • Est-ce que les compte-rendus écrits dans la langue locale suffisent?

Les compte-rendus seront traduits par nos soins, la procédure prendra donc plus de temps. Pour faciliter les démarches, il est conseillé de faire compléter un questionnaire médical en anglais par le médecin. 

  • Comment se faire rembourser sur la base de prix en marks bosniens?

Les frais seront remboursés en euros directement sur le compte bancaire renseigné, en tenant compte du taux de change en vigueur à la date du paiement.

  • Les frais de taxi au retour de l’hôpital seront-ils pris en charge?

Les frais de transport ne seront pas remboursés, conformément aux conditions du contrat d’assurance.

  • Comment remplir correctement ma déclaration en ligne d’accident, alors que d’autres consultations de suivi seront nécessaires et des frais supplémentaires risquent d’être avancés?

Le dossier sera traité à réception de toutes les factures et compte-rendus, qu’il faudra transmettre plus tard par mail aux conseillers.

Nous avons réalisé une première déclaration en ligne en fournissant les compte-rendus de l’opération et de la radio du nez, ainsi que les factures correspondantes – grâce à l’indispensable application Camscanner.
J’ai ensuite de nouveau consulté des médecins à l’hôpital publique, accompagnée par mes hôtes d’alors, 3 et 8 jours après l’accident pour le retrait des mèches et des points de suture. Hormis un spray pour le nez, rien de plus ne nous a été facturé – sans doute pour éviter des démarches administratives pénibles. On a également saisi l’occasion pour faire compléter le fameux questionnaire médical en anglais!
Après cela, tous les documents ont été transmis via email à l’assurance pour un remboursement qui devait s’effectuer, sauf erreur, sous 15 jours. On ne te cache pas qu’il a fallu relancer l’assureur après ce délai passé… et qu’une erreur du service Gestion dans le remboursement (nous n’avions reçu qu’un versement correspondant à la facture du spray nasal!) nous a contraint à les relancer une nouvelle fois. Un mois après l’accident, on peut dire que mon nez s’est bien remis, que la peau cicatrise bien et que tout est rentré dans l’ordre!

Bon à savoir

Enregistre le numéro de secours du pays traversé, et assure-toi de pouvoir les appeler avec ton téléphone

Garde toujours sur toi tes papiers, carte d’assurance, carnet de vaccins et groupe sanguin: les secours te demanderont toujours tes papiers, quand bien même tu ne peux pas bouger…

Reste calme, dédramatise et laisse-toi faire: on a tendance à paniquer un peu plus dans un pays où on ne comprend pas la langue… mais les professionnels de santé sont là pour te prodiguer les meilleurs soins!

Dans la mesure de tes capacités, appelle ton assureur dès que possible pour expliquer la situation. Il saura te renseigner et t’aider dans tes démarches pour la prise en charge.

Dans tous les cas, garde précieusement tous les rapports médicaux et prescriptions. Pense également à demander une facture pour tout acte pratiqué!

* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *
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