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Welcome my friends! – Roadtrip en Iran, première partie

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Bonjour, Hello, Ciao, Dober dan, Dobar dan, Mirëdita, Geai sou, Merhaba, Barev, Gamarjoba, Salam! Bienvenue dans notre série de newsletters qui retrace, chapitre par chapitre, notre grande aventure en autostop. Voici le chapitre 9 de notre aventure: Welcome, my friends! – Roadtrip Iran, première partie.


Welcome!

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Le camping urbain, une tendance très en vogue en Iran!

Nous quittons Kapan, Gayané et son petit restaurant à contre-cœur, presque les larmes aux yeux… Mais il nous faut continuer: dans 4 jours, c’est Norouz, le Nouvel an iranien, et nous tenons absolument à vivre cette fête en Iran, avec les locaux! Sur la route, nous arrêtons une voiture puis un chauffeur de camion iranien, qui nous déposera à la frontière après avoir revendu son essence non consommée au marché noir, à un garagiste arménien  – une situation de gagnant-gagnant, où l’essence, qui ne coûte rien en Iran, est achetée par les arméniens à un prix attractif pour eux. Au passage de la frontière iranienne, changement d’ambiance: du monde partout, un seul bureau ouvert pour les entrées et sorties, une atmosphère de joyeux « bazar »… Bienvenue en Iran! Entre-temps, la nuit tombe et nous perdons la trace de notre chauffeur… Nous devons nous résigner à planter la tente quelque part; mais impossible de le faire près du poste-frontière! Après quelques hésitations, nous levons notre pouce à la sortie du parking: Bingo! Un autre camion s’arrête, et nous dépose en pleine nuit à Jolfa, aux abords d’un parc avec eau potable et toilettes publiques. Nous ne le savions pas encore, mais le camping en ville est une pratique courante en Iran: les voyageurs peuvent donc trouver assez facilement des toilettes, robinets et abris ouverts pour camper gratuitement – en particulier près des mosquées.

Les chauffeurs de bus refusent notre argent…

Nous arrivons plutôt facilement à Tabriz le lendemain. Notre premier jour dans ce pays reflète bien tout ce qu’on nous avait dit à propos de l’Iran: des gens chaleureux, bienveillants, qui nous accostent avec un grand sourire et des « Welcome»! Près du bazar de Tabriz, nous nous faisons interpeler par un drôle de routard… »Hey! Where are you from? » « France, and you? » « Turkey! » « Merhaba! » Une discussion animée s’enchaîne alors: oui, nous voyageons en autostop et avons traversé la Turquie… En deux mois. Deux mois? Oui! Nous sommes allés un peu partout… Autostop, voyage alternatif, budget; on lui donne des conseils, il nous donne deux bracelets qu’il a lui-même fabriqués. « Vous venez d’arriver à Tabriz? Vous voulez de l’aide? »… Bien sûr! On le suit, il nous conduit auprès de ses contacts iraniens – des gens de la communauté azérie, qui parlent également le turc. Ils nous offriront le déjeuner, et nous aideront à échanger nos Euros contre des Rials à un taux de change intéressant. L’un d’eux insistera même pour nous déposer en voiture chez notre hôte Mahdi! Le séjour à Tabriz commence bien, et nous aurons l’occasion de visiter la ville, ses lieux historiques et son immense bazar grâce à Mohammad et Pouria, des contacts Couchsurfing – mais aussi grâce à certains chauffeurs de bus qui refusent, malgré notre insistance, à accepter notre argent. On se régalera aussi avec le bon vin et la bière que notre hôte fabrique chez lui, en totale illégalité.

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Tabriz
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Pour sortir de cette ville immense, il nous faut prendre un bus et marcher… Mais le destin s’en mêle et un couple en voiture s’arrête, insiste pour nous transporter… Difficile de leur faire comprendre que nous pratiquons l’autostop et que nous ne souhaitons pas aller à la gare routière; mais ils finiront tout de même par nous déposer sur la route pour commencer l’autostop, direction le Kurdistan! Nous n’attendrons pas longtemps: Reza et Sana s’arrêtent, poussés par la curiosité. Ils partent fêter Norouz avec la famille de Reza dans son village d’origine, Ajab Shir. Ils nous prennent et, contre toute attente, décident de nous inviter à fêter Norouz et dormir avec eux! Nous sommes plus que ravis: c’était exactement ce que l’on souhaitait, exactement ce pourquoi nous étions entrés en Iran à cette période bien précise. Comme le veut la tradition, nous visiterons tous les membres de la famille de Reza pour leur souhaiter une bonne année. nous ferons donc la connaissance des parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins, frères et sœurs de Reza toute la journée, autour d’un thé traditionnel et de coupes pleines de fruits et de pistaches. La grand-mère de Reza, bien cachée derrière son « Tchador » (longue étoffe noire), n’arrivera pas à cacher son enthousiasme: grosse bise sur la joue pour moi, grand sourire à Julien!

Incompréhensions, frustrations et Ta’arof

Nous arriverons à Sanandaj le lendemain, après une journée d’autostop longue et fastidieuse… Malgré la note explicative en farsi que Reza nous a écrite, les gens n’ont toujours pas compris le principe de l’autostop et quelqu’un nous a même payé un taxi! Ce n’est pas du tout ce que l’on souhaitait; et malgré cette générosité, nous restons plutôt frustrés, voire même exaspérés… Jusqu’à présent, les chauffeurs de camion et les couples nous ont bien aidés – et c’est bien la première fois que nous arrêtons autant de couples en voiture, car en général ce sont plutôt des hommes seuls qui nous prennent en stop, les femmes étant plus craintives.

Hoda nous accueille dans la grande maison de ses parents, au-dessus de la petite épicerie familiale. Nous disposerons du dernier étage de la maison, où nous dormirons sur un sol couvert de beaux tapis perses – façon traditionnelle de dormir en Iran. Nous aurons des discussions intéressantes sur la culture, la religion, la politique… En Iran, la loi oblige les femmes à porter le voile. Pourtant, même les plus religieux souhaitent vivre dans un pays plus laïc… La famille d’Hoda est très religieuse: tout le monde prie 3 fois par jour, et les filles se cachent de la tête aux pieds lorsqu’elles aperçoivent Julien. Et lorsqu’on leur répond que nous sommes athéistes, c’est l’incompréhension: être non mariés passe encore, mais ne pas avoir de religion semble impossible! On en discute, les filles montrent à Julien une vidéo douteuse expliquant que certaines parties du Coran sont prouvées scientifiquement. Julien leur explique, en retour, les raisons qui poussent certaines personnes à être athéistes. Malgré nos différences, on se comprend, on s’apprécie, et surtout… on se respecte!

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Hoda nous aide à écrire une note en farsi plus précise, ainsi qu’un panneau en carton « voyageurs autour du monde ». Grâce à cela, nous aurons la chance de visiter la région kurde et ses villages typiques à flanc de montagne, à quelques kilomètres de la frontière irakienne. Nous rencontrerons également un autostoppeur iranien: une aubaine pour nous, qui profiterons de son aide pour parler en farsi aux conducteurs, et pour lui qui profitera de nos conseils en la matière!…

Après Sanandaj, nous partons à Kermanshah où Aliyeh et son mari Mohammad nous attendent. Déposés à l’entrée de la ville, nous marchons 5 bons kilomètres pour rejoindre leur domicile. Aux abords d’une maison, le conducteur d’une voiture au moteur allumé nous apostrophe: « Welcome! Venez chez moi! » On devine que c’est du Ta’arof: si on avait accepté cette invitation soudaine, le conducteur aurait été obligé d’éteindre son moteur et de nous ouvrir, à contre-cœur, sa maison!

Nous ne resterons qu’une nuit à Kermanshah. Après une soirée « jeux de société » dans un bar, où on vivra une deuxième expérience de Ta’arof (un iranien nous proposera de payer nos consommations et de nous emmener n’importe où en Iran avec sa voiture); nous finirons la soirée joyeusement, à écouter de la musique et danser à 7 dans une voiture. On visitera également la ville de nuit avec nos nouveaux amis – l’occasion pour nous de constater que les iraniens aiment sortir la nuit, boire un thé en famille dehors ou se promener au clair de lune avec les enfants. Le lendemain, nous partons tôt rejoindre la famille d’Aliyeh à Rudbar pour les fêtes de Norouz. Aliyeh est une femme moderne; c’est la première femme que nous voyons sans voile à l’intérieur, et qui autorise Julien à lui serrer la main! Sa famille semble très moderne également: les femmes ne couvrent ni leurs têtes ni leurs pieds à l’intérieur, dansent et boivent même de la bière non alcoolisée… Après 3 merveilleux jours passés en leur compagnie, nous disons « au revoir » à toute la famille: Aliyeh et son mari repartent à Kermanshah, tandis qu’avec Julien nous faisons route vers Rasht.

Errances et bienveillance

Aux abords de la ville, nous arrêtons Rola et son ami Mohammad: en roadtrip dans la région, ils prévoient de visiter le château Rudkhan et le village Masuleh… Ça tombe bien, c’est exactement ce qu’on voulait faire! Première étape: le château et ses mille marches. Il nous faudra tout un après-midi pour le visiter, à cause de l’affluence exceptionnelle de touristes iraniens (vacances de Norouz). Nous reportons la visite de Masuleh au lendemain, et nous passerons la nuit dans un petit appartement que Rola mettra à notre disposition. On apprendra qu’il s’agit d’un appartement loué pour la nuit: encore un acte de générosité qui vient nous fâcher un petit peu… Nous aurions largement préféré camper, plutôt que de bénéficier de la charité de Rola. Pas moyen de discuter: il faut apprendre à accepter le don, et s’en montrer reconnaissant…

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ils ont mis une bâche sur notre tente pour nous protéger…

Après la visite de Masuleh, Rola nous déposera à Langrud pour camper dans un grand parc. Comme la veille, nous n’avons pas de plan précis pour passer la nuit – la seule chose certaine, c’est que nous devons rejoindre la capitale Téhéran le lendemain. On se trouve un coin isolé, on sort le matériel de camping… Mais voilà que les policiers débarquent et nous obligent à planter notre tente près de la route, en face du poste de police et au milieu de dizaines de tentes de touristes iraniens. Ce n’est pas vraiment comme cela que nous avons l’habitude de camper, mais pour une seule nuit, nous allons nous adapter…  Finalement, nous n’entendrons même pas la grosse averse de pluie qui s’abat durant la nuit. L’eau a fini par faire fuir tous nos voisins qui n’avaient pas de tentes aussi imperméables que la nôtre; en revanche, par crainte que nous soyons trempés (et toujours avec une extrême bienveillance), certains ont déposé une bâche plastique sur notre tente… nous laissant la surprise totale au réveil!

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La double protection made in Iran: une bâche, et un tapis!

Pour atteindre Téhéran, il nous faudra compter 6h pour avancer sur 200km: c’est la fin des vacances, bonjour les embouteillages! Heureusement pour nous, nous serons pris en stop par des hommes d’affaires conduisant une grosse Toyota SUV tout confort, le trajet se déroulera donc très bien. Nooshin et son mari Kevi nous accueillent à l’arrivée: ils nous permettent de nous reposer le lendemain, mais aussi de partager la « Journée de la Nature » avec eux… Une journée que chaque iranien doit passer à l’extérieur, par superstition. Tentes, barbecues et brochettes de poulet étaient au rendez-vous!

Changement de décor

Après notre court séjour à Téhéran, nous prenons la direction du Sud: un jeune afghan nous prend en stop, et sa ressemblance avec Sweet, notre ami réfugié rencontré en Serbie, nous émeut. Un autre de nos chauffeurs nous emmène boire le thé chez son ami polygame: on aura le droit à une petite leçon de morale sur notre vie de couple non marié – un comble pour nous, lorsqu’on permet aux hommes de se marier avec plusieurs femmes ou de manière provisoire avec des prostituées! À Kashan, le décor change: les plaines entourant la ville sont désertiques et les maisons du centre-ville sont faites d’adobe. Pour la première fois, on est subjugués par la beauté des mosquées et de l’architecture des villes désertiques perses. A la mosquée principale, nous ferons connaissance avec Robin, un français en vacances, et d’Ali l’imam local. Celui-ci nous fera la visite guidée de la mosquée et du bazar, une chance pour nous qui en apprendrons plus sur l’histoire de la ville! Après un dîner en compagnie de Robin, nous décidons de camper aux pieds de l’ancienne forteresse – entourés, comme d’habitude, par plusieurs familles iraniennes venues pique-niquer pour la nuit. L’une d’entre-elles nous offrira même le thé avant que l’on aille se coucher: une attention touchante, avant de sombrer dans le sommeil.

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Le lendemain, nous décidons de faire route à Isfahan pour retrouver Hajar, qui nous hébergera contre quelques heures de volontariat dans son café de langue. Sur place nous retrouvons Helene, une voyageuse allemande, avec qui nous visiterons le quartier arménien d’Isfahan. Grosse surprise lorsque, durant notre pause déjeuner, une famille arménienne nous invite tous les trois à leur table! On profite de l’occasion pour nous  remémorer quelques mots d’arménien, boire du bon vin rouge fait maison et en apprendre plus sur cette communauté; née iranienne dans un pays musulman mais se revendiquant arménienne et chrétienne. Le même soir, après 3h d’aide au café, nous rejoindrons Hajar à une fête déguisée. Avec Helene, nous serons maquillées à l’ancienne mode iranienne, où les femmes arboraient fièrement un mono sourcil et de la moustache! Après 4 jours passés à Isfahan, nous repartons – en même temps qu’Helene. Hajar nous a mis en contact avec Mohammad, le gérant d’une guest-house à Varzaneh, qui recrute également des volontaires pour l’aider à promouvoir son établissement et les activités touristiques à Varzaneh. Nous avons déjà hâte d’arriver: non seulement le travail au contact des clients nous plaît énormément, mais en plus Varzaneh se situe à deux pas de grandes dunes de sable!

Et effectivement, nous ne serons pas déçus par notre séjour: pendant une semaine, nous avons pu nous reposer, profiter d’un bon accès à Internet et aider Mohammad dans son business… L’occasion pour nous de créer une nouvelle plateforme, SerialHikers Production, qui regroupera tous les projets auxquels nous serons impliqués. Mohammad nous permettra même d’accompagner des touristes lors de tours organisés par son auberge, de participer à un atelier de tissage de tapis perse, de tremper nos pieds dans un lac salé (où le téléphone de Margaux connaîtra un destin tragique…) et d’admirer le lever du soleil depuis le toit d’un caravansérail abandonné! Malheureusement, notre visa arrive déjà à expiration… Il nous faut aller à Yazd pour déposer une demande d’extension. Nous partons presque à regret de Varzaneh; avec des souvenirs plein la tête et l’espoir de rester encore en Iran…

En savoir plus sur l’Iran

* Article rédigé selon notre expérience personnelle uniquement *

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