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Siamo bravi – Roadtrip en Italie

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Bonjour, Hello, Ciao! Bienvenue dans notre tout premier récit d’aventure, que vous étiez nombreux à nous réclamer! Et vous aviez tout à fait raison: après ces premières semaines bien remplies de rencontres, de challenges et de réflexions, il était temps pour nous de partager notre grande aventure en stop autour du monde. Voici le premier chapitre de notre aventure: « Siamo bravi » – Roadtrip en Italie.


Épilogue

Comme beaucoup le savent déjà, notre aventure a commencé par un concours de circonstances exceptionnelles: fin mai 2016, pour des raisons personnelles, je décide de quitter l’entreprise pour laquelle je travaillais depuis plus d’un an. Pour Julien, l’annonce de ma démission lui a fait l’effet d’un « déclic »: depuis plusieurs années, il avait tenu un rêve secret – celui de faire un grand voyage, à l’aventure, sans plan précis ni itinéraire défini. En couple depuis presque 3 ans, sans enfant, et pas encore trentenaires; il lui a semblé que le moment était le bon pour réaliser son rêve. Un soir, il est venu à moi avec une drôle de proposition: quitter son job pour voyager, sans date de retour… Et bien entendu, j’ai dit « oui »! 

À partir de fin juin, nous avons eu 3 mois pour nous préparer au grand voyage: sacs à dos, vaccins, préparatifs administratifs… Le délai était court, mais nous avons réussi à nous rendre prêts dans les temps! Le plus dur finalement, ce n’était pas la préparation… mais d’annoncer la nouvelle à nos familles respectives. Alors que nos parents ont fini par se faire une raison (« après tout, si vous êtes heureux comme cela les enfants, nous sommes heureux pour vous »!), nos grands-parents n’ont pas vraiment digéré la nouvelle. Comment laisser leurs petits-enfants parcourir un monde « dangereux », alors qu’eux-mêmes ont connu la guerre et la méchanceté de certains hommes? Heureusement, communiquer partout dans le monde est devenu beaucoup plus facile grâce à Internet… Mamie, Papi, promis, on vous donnera des nouvelles.

 

« Ce jour-là, nous avons tout laissé derrière nous pour commencer une nouvelle vie »

Après des « au revoir » poignants à ma famille, qui vit près de Paris, Julien et moi avons pris la route de Tours (ville de résidence des parents de Julien). Julien a fini par vendre sa Peugeot 206, et nous avons profité d’une dernière semaine en famille, entre repas gastronomiques traditionnels français (« Vous ne trouverez nul part des fromages et du vin comme chez nous! ») et préparatifs de dernière minute (« Penses-tu qu’un tire-tiques soit utile? »). Et finalement… le jour-J arriva. Le matin du 17 Octobre 2016, nous nous sommes levés de bonne heure pour dire une dernière fois « au revoir » aux parents, frère et grand-mère de Julien. Il a fallu retenir nos larmes et avancer, sans se retourner, vers la route du voyage. Ce jour-là, nous avons tout laissé derrière nous pour commencer une nouvelle vie, moins confortable, plus incertaine – mais désormais libres comme l’air!

Apprendre à lever son pouce

Première journée ensoleillée, un temps parfait pour faire de l’autostop. Nous avions prévus de rallier Lyon en fin de journée, où deux amies de Julien avaient promis de nous héberger. Lyon est situé à 500km de Tours: pour une première journée, nous avons donc choisi la difficulté! Mais vous savez quoi? NOUS AVONS RÉUSSI, et ce grâce à 6 différents conducteurs formidable – une artiste peintre, un groupe de jeunes, un naturopathe, un émigré turc, un père en vacances avec sa fille et un jeune infirmier savoyard. C’est un bon signe pour le reste de l’aventure, n’est-ce pas? 

Arrivés à Lyon, nous invitons notre dernier chauffeur à dîner et retrouvons Nadia et Laetitia, des amies de Julien. Nous resterons avec elles 3 jours, profitant du beau temps pour visiter le vieux centre-ville et le zoo gratuit du parc de la tête d’Or. Et puis le matin du 20 octobre 2016, nous nous sommes remis en route: des étudiants en colocation à Turin (Italie) ont accepté notre demande d’hébergement. On prend le métro, on marche, et on se place à l’entrée de l’autoroute A43 menant vers Turin via Chambéry. Il y a beaucoup de trafic, pas vraiment de place pour s’arrêter… et puis nous, deux autostoppeurs timides et inexpérimentés, tentant désespérément d’attirer l’attention avec notre petit panneau « Torino ». Un conducteur finit par s’arrêter: il ne va pas loin mais comme il a déjà fait de l’autostop, il cherche à nous aider! « Turin depuis Lyon, ça ne va pas être simple… Le mieux pour vous, ça serait d’arrêter une voiture italienne ou un chauffeur routier ». Ok, c’est noté! Déposés peu après un péage, nous nous postons, cette fois, près d’un bord plus large. Nous faisons nos plus beaux sourires aux chauffeurs routiers comme conseillé, et au bout de 15 minutes, un fourgon s’arrête! Son conducteur, un cinquantenaire anglais très bavard et fraîchement divorcé doit se rendre chez son ex-femme, une « pure italienne caractérielle » d’après lui, pour récupérer quelques meubles. Il nous déposera à Turin…

Après 1h de marche et deux ciocolatta, nous arrivons chez Ciara, Greta, Giorgio et Hemal. Leur appartement est grand, situé dans un vieil immeuble typique italien – moulures au plafond, grille d’ascenseur en fer forgé, bidet dans chaque salle d’eau. Les 4 colocataires ont l’habitude d’héberger des voyageurs: pour notre première expérience en tant qu’invités, ils nous mettent à l’aise, nous conseillent, nous guident à travers la ville et ses bars à l’heure de l’apericena. Après 3 jours merveilleux, nous les quittons pour nous rendre à Gènes, une grande ville historique et portuaire, à 170km de là. Malgré notre préparation minutieuse (carton avec destination, spot choisi d’après les recommandations du site hitchwiki), personne ne s’arrête… La distance parcourue est inversement proportionnelle au temps d’attente: très courte, seulement de 50km en 6h. Il faut se rendre à l’évidence: cette journée d’autostop est un échec!…

Échec et mat

Après 2h de train, nous voilà à Gènes. Nous y serons accueillis par Sara et Martha, deux étudiantes qui parlent très bien français (Sara a vécu à Toulouse). La situation nous rappelle notre séjour à Turin. Décidément, les étudiants italiens sont doués en terme d’hospitalité… N’ayant trouvé personne disponible pour nous héberger aux Cinque Terre, notre prochaine étape, nous avons décidé d’utiliser à nouveau le train pour profiter de la journée sur place – et repartir plus vite sur Pise, où vit Stefania, notre prochaine hôte. Sur place, on opte pour le chemin de randonnée, malgré les dénivelés, la chaleur et nos gros sacs. La vue et la baignade en vaudront largement la peine!

Une journée de randonnée aux Cinque Terre

Stefania est une institutrice d’une quarantaine d’années, sans enfant, qui ne fait absolument pas son âge. Elle nous accueille avec le sourire malgré notre arrivée tardive, le plat de pasta prêt sur la table. Plus que de l’hospitalité elle nous offrira son amitié, nous accompagnera à la fameuse tour penchée à la tombée de la nuit, nous conduira à Sienne et l’abbaye de San Galgano et nous fera découvrir la culture locale, la « Casa del popolo » et les plats italiens. Au bout de 6 jours passés avec elle, et face à notre échec à trouver un hôte du côté de Florence, Stefania nous propose de rester… On décline poliment: une semaine, c’est déjà bien long; pour avoir été hôtes à Paris nous savons à quel point l’intimité et le temps pour soi sont précieux. Grazzie mille, Stefania!

On reprend donc la route, direction Florence, en remettant notre sort au destin. Malgré notre enthousiasme à l’idée de visiter la belle Florence, nous sommes un peu stressés (enfin, surtout moi): Et si l’autostop ne fonctionne pas? Et si personne ne souhaite nous héberger? Et si on n’y arrive pas? Et si, et si…

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Fun in Pisa
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Heureusement, Dario effacera bien vite ma première inquiétude: cet étudiant également « backpacker » s’arrête à l’entrée de la superstrada où nous levons notre pouce. Avec son emploi du temps plutôt flexible, il nous emmène au belvédère du Piazzale Michelangelo, nous invite à déjeuner des lampredotto (spécialité florentine à base de tripes) et finit par nous déposer aux portes du centre-ville historique.

Nos premières impressions sont à l’image de nos premières inquiétudes; en demi-teinte. Certes, Florence et son Duomo sont magnifiques, mais l’omniprésence de touristes et commerces de luxe nous mettent mal à l’aise… Et puis, on n’a toujours aucun plan pour la nuit. On finit par se rabattre sur une petite chambre d’hôtel pas trop chère (d’après les standards de Florence). Après l’échec de l’autostop à Turin, voici l’échec de l’hospitalité… Le budget en prend un coup, le moral aussi.

Siamo bravi

Florence n’est pas belle partout; pour preuve ces immeubles beaucoup moins glamour de la périphérie le long desquels nous marchons. Nous avons décidé de remonter vers Bologne, une ville étudiante où nous aurons peut-être plus de succès avec l’hospitalité (on compte sur vous, les étudiants italiens!). Quant à l’autostop, changement radical de stratégie pour mettre toutes nos chances de notre côté: plutôt que d’indiquer la destination, nous écrirons « nous sommes gentils » en italien sur notre carton. On sort le traducteur hors-ligne, de l’anglais vers l’italien. Cela partait d’une bonne idée, pourtant nous attendrons encore longtemps… Au bout de 3h d’attente, quelqu’un finit par nous signaler que nous n’étions pas dans la bonne direction pour aller à Nice. Pour aller à Nice? « C’est écrit Nizza, vous souhaitez aller dans le sud de la France, non? » Pas vraiment, non… On comprend trop tard que Google nous a traduit « nice » (sympa, en anglais) en « Nizza » (Nice la ville française, en italien). On jette le maudit carton, et on fait confiance à notre pouce cette fois. Bingo, une voiture s’arrête! Il s’agit de Cosimo, un père divorcé, souriant et altruiste. Il doit se rendre à Bologne pour le travail: « j’en aurais pour 3h environ… Si vous voulez, vous pouvez dormir chez moi ce soir! Par contre, j’habite à Florence, pas à Bologne! » Sa proposition nous tente bien: même si la visite de Bologne promet d’être courte; nous n’avons aucun hôte dans cette ville, aucune raison d’y rester… « D’accord Cosimo, on reste chez toi! Mais en échange, tu nous laisses cuisiner un plat français pour ce soir! »

On se réveille détendus, heureux, complètement transcendés par cette première expérience d’hospitalité improvisée. Notre bonheur ne s’arrête pas là: Cosimo doit se rendre à Lucques pour quelques jours et nous propose de rester chez un couple d’amis en échange d’un peu d’aide dans leur ferme… C’est parfait! Après une dernière ballade à Florence (où nous verrons un cadavre embaumé dans une chambre funéraire ouverte, à côté d’une magnifique église), nous nous rendons chez Elisa et Matteo. Ce couple de jeunes parents habitent une grande maison située dans un complexe monastique, pour un loyer plutôt modeste. En échange, Matteo, professeur d’école à mi-temps, fabrique une centaine de pains chaque mercredi pour les moines, tandis qu’Elisa s’occupe de Rio, leur fils super-actif de 3 ans, et du potager en permaculture. Avec eux, nous apprenons à cultiver des légumes biologiques, à fabriquer du pain et des pizzas à l’italienne mais surtout nous découvrons une nouvelle façon de voyager grâce au volontariat – quelques heures d’aide en échange du lit et des repas. Sur leurs conseils, nous nous inscrivons sur la plateforme workaway.info et commençons à prospecter pour trouver une mission du côté de l’ultra-touristique Venise. La veille de notre départ, Rio nous prêtera ses crayons de couleur pour fabriquer notre nouveau panneau d’autostop. Exit « Nizza »! Cette fois, ça sera « Siamo bravi » (nous sommes gentils!)

Prendre les chemins de traverse

Pour rejoindre Nonantola, une petite ville de la banlieue de Modène où Enrico nous invite à dormir dans son B&B, nous décidons de tenter l’autostop sur la route nationale qui relie directement ces villes (plutôt que de faire un détour par l’autoroute en repassant à Florence et Bologne). Même si nous n’avons pas choisi la facilité, nous sommes plutôt confiants avec notre nouveau panneau « Siamo bravi »! Et effectivement, nous arrêtons une voiture, puis deux; puis un van conduit par deux italiennes un peu excentriques. Elles nous montreront le fameux « pont du diable » (ponte della Maddalena), les montagnes de Toscane, avant de nous déposer à Castelnuovo di Garfagnana. Si le village semble très beau avec ses ponts, sa forteresse et son clocher en pierres; personne ne semble aller dans la direction voulue. On marche un peu, beaucoup pour sortir de la ville. À l’intersection de la route nationale 71 à Campori, une vieille dame s’arrête: « Où allez-vous? À Modène? C’est loin! Je prends l’autre route, la nationale 72, pour rentrer chez moi à Castiglione. Vous voulez quand même monter? » Quelle bêtise d’avoir refuser son offre! Surtout lorsque nous finirons par accepter, en fin d’après-midi, de monter avec une autre femme pour être déposés à la sortie de… Castiglione. Désormais, tout espoir d’atteindre Modène avant la tombée de la nuit semble perdu. On lève notre pouce désespérément, malgré l’attrait du charmant B&B qui se trouve en face de nous… Et contre toute attente, une petite voiture finit par s’arrêter à notre niveau. À son bord, Massimo, un fringuant quarantenaire ne parlant pas un mot d’anglais; mais avide de nous aider! Avec notre charabia franco-italien, nous lui racontons notre histoire et lui indiquons que nous cherchons dorénavant un endroit pas cher où dormir. Il comprend, nous emmène à Piandelagotti où le café-auberge du village semble modeste. Pendant que Massimo prend son café, nous tentons de négocier avec le tenancier: il nous offre une chambre pour 40€ la nuit, petit déjeuner inclus. 40€! Pour un misérable lit, dans un village absolument pas touristique!… Nous en discutons avec Massimo, qui semble embêté: « Tu ne connaîtrais pas quelqu’un qui accepterait de nous héberger? On promet de cuisiner le dîner en échange, et on ne resterait qu’une nuit… » Son visage s’éclaire, il nous demande d’attendre. Deux minutes plus tard et après un appel à Rossana, sa femme, Massimo nous annonce fièrement que nous sommes invités chez lui. Après Cosimo à Florence, c’est le deuxième conducteur à nous offrir l’hospitalité!

Les apparences sont trompeuses

Après notre fabuleuse nuit à Piandelagotti, Massimo nous avance jusqu’à Sassuolo, à seulement 20 kilomètres de Modène. Les « grazzie mille » ne suffisent pas à témoigner de notre immense gratitude. Nous venons de recevoir une nouvelle leçon: apprendre à recevoir, avec humilité. Malheureusement le temps se gâte, et la pluie commence à tomber lorsque nous arrivons à Modène après avoir arrêté une conductrice (une expatriée allemande!). Nous décidons sagement de prendre le bus de l’après-midi pour arriver à Nonantola. Enrico nous accueille avec le sourire, impressionnés par notre parcours. Cet ancien ingénieur a tout plaqué pour parcourir l’Amérique du Sud il y a quelques années, en autostop et Couchsurfing. En revenant en Italie, Enrico a investi ses économies pour transformer une petite maison de campagne en B&B; tout en continuant d’héberger gratuitement des voyageurs – une manière pour lui de rendre ce qu’il a reçu et de pouvoir en même temps payer ses factures. Nous aurons même le privilège de rester 5 nuits dans une chambre habituellement louée aux clients, le B&B n’affichant pas complet… Prochaine étape: Mantoue! Les amis d’Enrico nous déposeront non loin de la route nationale en direction de Mantoue. Curieusement, on arrête assez facilement notre premier conducteur qui nous déposera à Carpi: on comprendra mieux pourquoi il s’est arrêté pour nous lorsqu’il nous racontera son passé d’autostoppeur. Décidément! Modène serait elle le berceau italien des autostoppeurs? Après une petite visite du centre-ville sympathique de Carpi, nous reprenons la route en chantant « Carpiiiiii, c’est finiiiii » (petit hommage à toi, Hervé Villard). Le reste de la journée sera marqué, comme à l’habitude en Italie, par les longues heures d’attente et l’impatience. En fin de journée, nous atteignons la banlieue sud de Mantoue – problème, Susanna habite le nord de la ville!… Contre toute attente, un médecin s’arrête: il habite également le quartier nord, et nous déposera juste devant l’immeuble de Susanna. 

Le timing est mauvais: Susanna connaît quelques difficultés dans sa vie personnelle, et malgré son sourire et son accueil qui se veulent chaleureux, on sent que ce n’est pas le bon moment. Même si on serait bien restés plus longtemps dans cette ville agréable et charmante, on ne s’attarde pas trop à Mantoue et l’église au crocodile suspendu. Une fois de plus, nous partons sans plan précis – mais pas vraiment inquiets, notre voyage en Italie nous ayant déjà réservé bien des surprises! Le pouce nous emmène cette fois sur les bords du Lac de Garde, grâce à un jeune conducteur d’origine sénégalaise qui nous aurait bien hébergé chez lui et son père… Nous nous en voudrons d’autant plus qu’arrivés à Sirmione, c’est la grosse désillusion: tout est froid, bétonné, fermé en ce triste mois de Novembre. On se réfugie à l’Office du Tourisme local pour se réchauffer, recharger nos téléphones et prospecter sur la région. À l’écoute de notre drôle d’aventure, l’hôtesse se montre plutôt enthousiaste: va-t-elle nous proposer de rester chez elle?… Eh bien non! À 17h il faut fermer boutique, et nous revoilà dehors, toujours sans plan pour la nuit. Après une courte errance dans les rues sans vie de Sirmione, la décision est prise: nous passerons la nuit dans l’hôtel le moins cher du coin (40€ tout de même). La soirée ne sera pas plus sauvée avec notre dîner improvisé composé d’olives insipides et de pain blanc sans goût… Sirmione nous a vraiment laissé un goût amer! 

Prenez Garde…

Hors de question de renoncer à la visite du lac de Garde: avec ses 52 kilomètres de long, nous finirons bien par trouver des coins plus sauvages et des gens plus ouverts, plus accueillants. On marche beaucoup, jusqu’à Peschiara del Garda où nous finirons par tendre le pouce et se laisser porter par l’autostop. On ne rêve que d’une chose: renouer avec une expérience plus authentique, grâce aux locaux. Et on a bon espoir lorsqu’un riche négociant en vins s’arrête pour nous déposer plus haut, dans sa ville natale de Bardolino: enjoué, curieux, il n’hésite pas à nous proposer son aide tout en nous laissant son numéro de téléphone. Seulement, lorsque nous le recontactons quelques heures après, changement de situation: son air enjoué a laissé place à un air accablé, et c’est avec une pointe de mauvaise volonté qu’il nous dépose au village suivant, près d’une pizzeria louant quelques chambres à l’étage. Notre déception est aussi grande que l’écart budgétaire qui se creuse pour nous loger…

On était à deux doigts d’abandonner notre tour du lac de Garde quand la chance nous a souri de nouveau – vraiment, on y croyait plus! Deux hôtes du réseau Couchsurfing acceptent de nous héberger: d’abord Roberto, un professeur de mathématiques et militant politique local, habitant au nord du lac, proche de Riva del Garda. Il nous laissera sa chambre pour deux nuits, et nous guidera à travers sa région et du lac Tenno, beaucoup plus charmant que le lac de Garde. Enfin, Nicole, une étudiante végan vivant seule à Peschiera nous hébergera avant que l’on reprenne notre chemin vers Vicence. On apprendra avec elle des astuces de cuisine végan, et on laissera, comme la plupart de ses invités, un petit mot sur le mur de la chambre d’amis… De retour sur la route, reposés et plein d’optimisme, nous arrêtons assez rapidement une première voiture pour Vérone. Malheureusement, nous attendrons longtemps, très longtemps (plus de 3h…) notre prochain coup de pouce. Pourtant, c‘est bien dans la difficulté, lorsque l’espoir sombre peu à peu, que les miracles se produisent. Notre miracle à nous avait un nom: Matteo. Conducteur de train; parlant peu anglais, il n’a pas hésité à nous sortir de Vérone pour nous avancer alors que la nuit commençait à tomber. Avant de nous déposer à une bonne vingtaine de kilomètres de notre destination, Matteo nous retient une dernière fois: il souhaite nous donner 50€ pour payer un taxi jusqu’à Vicence. On refuse, on lui explique que nous ne faisons pas de l’autostop par manque d’argent, on prend nos sacs, et on sort de la voiture. Mais Matteo s’accroche: ouvrant sa fenêtre, il nous jette le billet avant de repartir, sourire aux lèvres. Nous aussi, nous tenons bon: en moins de 5 minutes cette fois, nous arrêtons un conducteur qui nous déposera au pied de l’immeuble de notre hôte Alan. Pour fêter cette journée exceptionnelle, nous achèterons quelques provisions et une bonne bouteille de vin rouge à partager avec nos hôtes!

Happiness only real when shared

« Happiness only real when shared » (Into the Wild)

 

Alors que nous étions en train de lever notre pouce devant une maison sur la route de Padoue, un jeune homme et son père sont sortis de la maison pour venir nous parler. Le vieil homme avait l’habitude de faire de l’autostop par le passé, lors de son service militaire, et semblait heureux de nous voir! Après quelques discussions, le fils accepte de nous conduire à Padoue: cela leur fera leur ballade dominicale après leur déjeuner de famille. Déposés au centre-ville de Padoue, nous marchons un peu avant de nous asseoir sur un banc, nos gros sacs par terre et notre panneau en italien bien en évidence. Les mots en couleurs « Giro del Mondo » ont fait leur effet: Gessica, une étudiante de retour de courses, s’est arrêtée à la vue de notre carton pour nous poser quelques questions. Nous avons immédiatement sympathisé; et même échangé nos numéros pour nous retrouver, plus tard… Et puis le « plus tard » s’est finalement transformé en « plus tôt »: après avoir discuté de notre histoire à son ami, Damiano, celui-ci a immédiatement voulu nous rencontrer pour nous héberger! Il faut dire que quelques jours avant, Damiano avait été chamboulé par le film « Into the Wild » – et notre histoire lui rappelait celle du héro, un jeune homme parti avec un sac sur le dos, et rien d’autre. Nous sommes donc restés deux nuits dans sa colocation partagée avec Alice et Giulia; deux nuits remplies de partages, de conseils, de plats franco-italiens et de joie. Avant de partir, la colocation aidée de Gessica nous trouve une hôte à Trieste et nous remet une carte avec la célèbre citation du film dessus: « Happiness only real when shared » (le bonheur n’est réel que lorsqu’il est partagé). Nous les quittons, les larmes aux yeux.

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Grazzie mille a tutti !

More generally, we were very surprised to notice that there are so many different bins on the streets, a system of returnable bottles of wine and to discover the « casa del popolo » (people’s house). On the opposite, we have noticed that italian people don’t feel very united with all their regions, apparently because Italia (as it is now) is a newer country than France. They also are resigned about their politics, with the presence of « Mafia » everywhere. In any cases, even if it was almost impossible to find good bread (according to french requirements!) they are for sure the masters for Pasta and Pizza, and the second best country for cheeses and wines after France of course !

En savoir plus sur le Nord de l’Italie

* Article rédigé d’après notre expérience personnelle *

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